Classique
Description :
L'élaboration de ce quatuor à cordes a correspondu pour moi à une période de grande liberté par rapport à la composition (liberté d'influences, de forme, de langage), liberté allant de pair avec une jubilation croissante dans l'acte d'écrire. D'ou ce titre évocateur qui a généré une forme en arche avançant peu à peu vers une énergie extrême au centre de la pièce pour s'éteindre dans l'illimité. Cette oeuvre est l'aboutissement de mon travail sur les cordes où j'ai peu à peu élaboré une série de modes de jeu correspondant à ce que je voulais mettre en évidence: à savoir cette capacité des cordes à suggérer un autre univers sonore que le leur. Aussi bien dans le Hallel (trio à cordes), Siloël (pour douze cordes) que dans ce quatuor, les instruments sont traités de façon à réaliser une matière sonore mouvante, irisée et fluide. Loin d'une écriture homorythmique, le contrepoint anime cette matière où alternent murmures, bruissements, bourrasques, arabesques, ainsi que le prisme de sonorités glacées aux contours imprécis. Car certains "cernent" les contours. Pour ma part, je les aime imprécis, avec le halo d'une écriture fugitive en perpétuel mouvement où les lignes mélodiques sont "brouillées" par trille et glissandi. Tel est l'univers impalpable que je cherche à créer et que seules les cordes peuvent approcher.
Edith Canat de Chizy