Classique
Contenu
Chant pastoral
Les Comparaisons
Les Contes
Chanson
La Partie d'osselets
Bilitis
Le Tombeau sans nom
Les Courtisanes égyptiennes
L'Eau pure du bassin
La Danseuse aux crotales
Le souvenir de Mnasidica
La Pluie du matin
Description :
Pierre Louÿs publiait en décembre 1894: "Les Chansons de Bilitis, traduites du grec pour la première fois par P.L." L'auteur, en guise de préface, contait la "Vie de Bilitis", courtisane qui aurait vécu au VIe siècle avant notre ère. Les quatre murs de son tombeau, découvert par un savant allemand, auraient été recouverts de plaques où étaient gravées les "Chansons". La supercherie ne mit pas longtemps à être décelée et l'on sut très vite que ces textes évoquant la Grèce antique étaient de Pierre Louÿs lui-même.
Claude Debussy qui, dès 1893 s'était lié d'amitié avec l'auteur d'Aphrodite, avait composé en 1897 trois mélodies dont les paroles étaient empruntées aux Chansons de Bilitis: "La Flûte de Pan", "La Chevelure", "Le Tombeau des Naïades". A l'automne 1900, Pierre Louÿs demande à son ami s'il veut écrire la musique de scène pour accompagner des Chansons de Bilitis récitées et mimées lors d'un spectacle qui devait avoir lieu en la salle des fêtes du Journal. Dans une lettre du 25 octobre, l'écrivain précise qu'il est "disposé à permettre à M. Samuel de reprendre aux Variétés les représentations de Bilitis qui vont être tentées au Journal". Plus loin: "As-tu l'esprit assez libre pour écrire huit pages de violons, de silences et d'accords cuivrés qui donnent ce qu'on peut appeler "une impression d'art" aux Variétés - sans faire hurler d'avance ce pauvre directeur (...)." Debussy accepte et écrit, le 15 janvier 1901: "Je mets la dernière main à Bilitis... si j'ose ainsi m'exprimer, mais je n'ai aucune nouvelle du Journal et de toi-même - que vais-je faire de toute cette musique ?"
Le projet des spectacles aux Variétés n'a pas abouti, mais l'unique représentation au Journal, le 7 février 1901, a fait, dès le lendemain l'objet d'un compte rendu paru dans Le Journal sous les initiales Ed. L. [...]
Telle quelle, la musique de scène des Chansons de Bilitis a sa valeur historique en tant que témoignage d'une période qui précède immédiatement l'achèvement de Pelléas et Melisande - au surplus, elle nous donne, avec des pages quasi inconnues de Debussy, par un exemple de sa conception toujours discrète et sensible quand il s'agit d'illustrer un texte, d'en évoquer l'essence poétique
Paris, 1970
Arthur Hoéré