Classique
Description :
Dans l'écriture de ce concerto, j'ai désiré poursuivre mon travail sur l'idée de mouvement commencée à travers des oeuvres comme Moving pour trio à cordes ou Formes du vent (sous-titrée cinq études de mouvement) : dans cette pièce pour violoncelle seul, j'avais exploré l'univers de Pierre Reverdy, poète par excellence de la fugacité et de la mouvance, qui évoque un monde où "tout se déséquilibre et tangue".
J'ai voulu ici approfondir cette exploration, notamment à travers le choix de la clarinette dont les infinies possibilités de timbre et la grande vélocité permettaient de générer une écriture tour à tour fluide, nerveuse et violente.
Le titre Drift (dérive en anglais) m'a paru synthétiser cette esthétique de la fuite, dans laquelle le vent emporte les éléments du monde hors de toute possibilité de saisie.
La pièce est sous-tendue par une trajectoire faisant alterner le mobile et l'immobile, moments de vertige figés précédant une nouvelle rafale effaçant toute réalité et entraînant l'univers dans un inévitable glissement.
La présence tout au long de l'oeuvre d'éléments obstinés, présentés de différentes façons et culminant à la toute fin, souligne le caractère inexorable de cette vision du monde.
Edith Canat de Chizy