Classique
Description :
J'ai cherché dans cette pièce mixte à osciller entre la fusion et le décalage instruments/haut-parleurs, et j'ai donc proposer des "dispositions" d'écoute: les instruments et les haut-parleurs ont des fonctions très claires qui parfois vont dans le même sens et parfois s'opposent.
La partie électroacoustique se compose non seulement d'une "bande" (sons fixés) diffusée dans toute la salle, mais d'un sampler (sons mémorisés et joués) diffusé, lui, sur scène à l'intérieur de l'ensemble instrumental. Le sampler représente ainsi un pont entre l'instrumental et l'électronique. Il est à la fois instrument et magnétophone.
Cette proposition d'espace entre trois plans acoustiques (instruments acoustiques, sons mémorisés diffusés parmi les musiciens, et sons fixés diffusés dans le public) obligent à une grande lisibilité compositionnelle pour éviter une confusion qui réduirait son effet.
Pour la partie des sons fixés j'ai travaillé sur la matière disque vinyle (une référence sonore et extra-sonore) en partant de disques de musique classique et leurs craquements et en dérivant à plusieurs reprises, à partir des rythmes suggérés par la répétition de ces craquements, vers des musiques "actuelles" ou du moins vers des archétypes dont elles sont faites.
Pour la partie des sons mémorisés, je n'ai travaillé pratiquement que sur des mises en boucle de sons orchestraux (empruntés aux mêmes enregistrements d'antan). Les différents accords que comprenaient ces sons m'ont donné le parcours harmonique de la partie instrumentale.
Il faut dire, cette pièce s'appuie principalement sur l'électroacoustique et l'écriture instrumentale reste limitée. Mes préoccupations était alors portées sur la recherche d'un son et l'expérience d'un "dispositif". Les instruments ont avant tout un rôle symbolique: ils montrent du doigt le problème de leur limitation face à l'électronique et en même temps, étant la source des matériaux sonores diffusés, ils nous rappellent leur éternel potentiel d'émotion.