Classique
Description :
Avec les opus 116 et 117 de Brahms nous sommes dans les quatre derniers opus pour piano seul composés à Ischl en 1892, de même que pour les opus 118 et 119 en 1893. Brahms a abandonné l'écriture symphonique dont la dernière oeuvre fut le double concerto pour violon et violoncelle et plus tardivement celle qui concerne la musique de chambre.
Cherchant une oeuvre inédite pour alto et piano représentative de la fin de la période romantique, mon choix s'est porté sur l'opus 117 #1 car il convenait parfaitement à un arrangement pour piano et alto, la partie mélodique étant de ce registre.
A ce propos, n'oublions pas l'admirable oeuvre vocale du compositeur ainsi que les opus symphoniques antérieurs, mais également ceux de musique de chambre et pianistiques où la mélodie est confiée de manière épisodique à une " voix intermédiaire " que Brahms affectionnait particulièrement.L'opus 117 #1 est un paysage d'automne en demi-teinte, en clair-obscur cher au Brahms des dernières années dont il cite deux vers en exergue, extraits d'une berceuse écossaise. Dans ses derniers opus pour piano, Brahms retourne complètement à ses origines, avec une inspiration nordique affirmée. Sur la fin de sa vie le compositeur s'abandonne progressivement à un état d'esprit mélancolique qui reflète le sentiment de ses contemporains allemands en cette fin de XIXème siècle.
Ce sentiment confus, ce " Weltschmerz " traduisant cette " vague douleur du monde " incita Brahms à surnommer certaines de ces pièces " berceuses de ma douleur " dont l'opus 117 #1 pourrait être un exemple. Ces ultimes opus s'inscrivent dans les quatre grands cycles de rêveries et de méditations pianistiques du célèbre compositeur.